DU MESSAGER AU SERVICE PUBLIC
Naissance de la Poste aux lettres
À la fin du XVIe siècle, Henri IV réglemente les fonctions d'une Poste aux lettres en essayant d'en faire un moyen de concurrencer les divers réseaux de messageries privées qui se partagent le marché de plus en plus rémunérateur du transport des courriers.
Ainsi, l'édit de 1603 prévoit que les courriers du roi pourront acheminer la correspondance privée.
Dans le même temps, suite à la fusion des offices de « Général des relais » et du Contrôle général des Postes, l'organisation et le contrôle de la Poste aux chevaux et de la Poste aux lettres sont placés sous une même autorité. Le premier contrôleur général est Fouquet de la Varenne.
Son successeur, Pierre d'Almeras, sous Louis XIII et Richelieu, met en vigueur un tarif unifié et impose une périodicité régulière dans le départ des courriers.
De cette époque date l'ouverture de bureaux destinés à recevoir, trier, remettre lettres et paquets et à en percevoir la taxe à l'arrivée. Si Paris et Bordeaux sont ouverts vers 1603, 91 villes en sont dotées en 1668, année où Louvois est chargé de la Surintendance générale des Postes. Celui-ci, en plus d'une série de conventions passées avec les États voisins et destinées à permettre le traitement du trafic international, a surtout attaché son nom à la création de la Ferme générale des Postes, système qui concède au Fermier, moyennant un bail de cinq ans, l'exploitation du service postal avec les bénéfices et les privilèges qui lui sont attachés.
Les Fermiers qui payent fort cher leur accès à ces baux, cherchent donc à éliminer la concurrence des messageries privées qui subsistent et à augmenter leur propre trafic. Ceci va entraîner durant le siècle suivant une expansion constante des relations entre villes, du nombre des bureaux (ils sont 770 en 1703 et 1323 en 1791) et la création de services de distribution privés dans les grandes villes, appelés Petite Poste.
Sous Choiseul, Surintendant général des postes de 1760 à 1770, apparaissent les premières malles-poste appelées « brouettes ».